Ngerebe

Ngerebeg et les enfants effrayants de Tegallalang

 

 Bali possède de très nombreux villages et certains ont des traditions tout à fait uniques qui leur sont propres et qui existent toujours grâce aux superstitions qui entourent ces rituels. Laissez nous donc vous parler d'une cérémonie unique. En effet des centaines d'enfants âgés entre 3 et 15 ans au corps et visage peints pour faire peur se réuniront au temple de Duru Bingin pour participer à une ancienne parade qui s'appelle Ngerebeg. 

ORIGINES

Ce rituel de Ngerebeg fut créé au 13eme siècle à Tegallalang par le chef du village Dalem Made Tjokorda Ketut Segar qui décida d'organiser le rituel de Ngerebeg afin de protéger le village de catastrophes naturelles. Pour garder sa promesse il se réunit avec les villageois pour faire appel aux êtres surnaturels pour les aider dans la garde du village. Ces esprits sont appelés Wong Samar et habitent sur les rives des rivières du village. Cette tradition a réussi à ne pas être perdue grâce à sa transmission de génération en génération. 

 

"Ngerebeg" est défini pour repousser ou fournir un nouvel endroit. Pour les gens de Tegallalang, ce rituel est un symbole pour reconnaître l'existence de Wong Samar et montrer l'empressement des villageois de vivre ensemble avec ces esprits pour la sécurité du village. Cette croyance est basée sur la philosophie de Sekala-Niskala de l'Hindou Balinais, une compréhension que l'univers consiste en créatures visibles et invisibles. Et jusqu'à présent, les villageois croient qu'il y a au moins 288 Wong Samar vivant le long des rivières dans le village de Tegallalang. Ceci explique pourquoi ils préparent toujours 288 offres pour ces esprits pendant leurs festivals religieux majeurs.

UNE PARADE HAUTE EN COULEURS

Le rituel ngerebeg commence par une prière commune au temple Duur Bingin puis les enfants forment des groupes au sein du temple afin de manger ensemble puis ils recevront un a un une purification d'eau. Après ces formalités faites la parade pourra commencer vers midi et les participants marcheront au pas 10 kilomètres autour du village pendant 2/3h.

Chaque participant tient un bâton de bambou ou une branche de paume (palmier) décorée de feuilles de coco comme un symbole d'armes pour montrer qu'ils n'ont pas peur des esprits. Ils crieront également l'expression "Pengayah Duur Bingin" (le serviteur de Bingin Duur) accompagné par des airs de l'orchestre Beleganjur en arrière-plan. Le chant et la musique ajoutent une ambiance sacrée au rituel. Le long de la route sont alignés sur sur le côté des milliers de villageois qui observent avec enthousiasme la parade et donnent de l'eau aux jeunes. De temps en temps les enfants s'arrêtent devant les temples importants du village pour donner leur respect aux divinités.

Ces enfants et adolescents qui participent ont le visage et corps peints pour représenter leur imagination à propos de leur conception des êtres supernaturels. Ce qui attire surtout la jeunesse à participer à ce rituel est la liberté de peindre son corps comme bon lui semble.

La fin de la parade se termine à la source du village où les enfants font la course pour s'amuser. La bas ils se nettoieront de la peinture.

 

Cette cérémonie de ngerebeg fait partie d'un rituel préliminaire de l'anniversaire du temple DuurBingin une façon de pacifier les mauvais esprits pour qu'ils ne viennent pas déranger lors de l'anniversaire du temple mais aussi pour purifier le village grâce à cette parade bruyante et riche en petits monstres. L'autre but de ce rituel est aussi de neutraliser les influences négatives au sein de la communauté.

 

Les villageois racontent qu'un jour un homme furieux que les enfants participent au rituel s'empara d'un penjor des enfants. Quelques temps plus tard ce même homme eu un accident de la route renforçant ainsi la croyance que les esprits viennent se joindre au rituel en occupant le corps et esprits des enfants participant au ngerebeg.

 

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 de couverture d'article : Machonk Sumardika

Traditions & société